La fin du début

La fin du début de notre vie de famille. 

Depuis que B. est né, on a été choyés par les circonstances, qui ont voulu qu'on soit l'un ou l'autre, voire les deux, à la maison afin d'apprendre à devenir parents. Heureusement, nous avons pu bénéficier du ô! combien nécessaire congé parental du gouvernement québécois. Une belle année de découvertes. 

Avec mon retour aux études et notre départ en Outaouais, Péha a laissé son emploi, a réclamé du chômage pendant que moi je m'usais les fesses et les neurones sur les bancs d'école. Pendant huit mois, il aura été le cocher de notre carrosse familial, tenant les reines de la maison, de fiston et du garde-manger. Pendant ces huit mois, chaque jour je pouvais compter sur lui pour passer le balai, faire la vaisselle, le lavage et nos trois repas (oui, même mes déjeuners). Je ne sais pas si j'ai réussi à lui faire comprendre à quel point j'ai apprécié qu'il prenne soin du p'tit bonhomme, et de moi-même pas le fait même. Je suis tellement contente qu'il ait pu créer un lien si précieux avec B., qu'il ait pu virvre ces moments privilégiés avec son fils. Peu d'hommes peuvent en dire autant. Bien sûr, j'étais là aussi, l'école ne me demandant pas trop de temps, mais c'est lui qui était à la maison le plus souvent. Jamais il ne sait plaint d'être loin de chez lui, de ses amis ou de sa famille, de n'avoir rien à faire ou personne à qui parler. 

Alors son retour, demain, au boulot est sûrement une source de grandes joies pour lui, mais sans doute une aussi grande déchirure de devoir s'éloigner de son fiston si longuement. Ça va l'être pour moi aussi. Je sais que ce n'est pas habituel pour une maman, mais j'ai un peu peur de voir toutes ces responsabilités me retomber dessus. J'ai peur de ne plus être à la hauteur, surtout qu'il a beaucoup changé le Bobo depuis le temps qu'on a passé seuls ensemble, il y a un an. J'ai peur, mais je ne suis pas inquiète, c'est tout de même moi, et moi seule, qui ai passé les cinq premiers mois de sa vie à ses côtés, je sais que tout va bien aller, car mon mec a fait de B. un bambin épanoui, joyeux et plein de confiance. Merci mon amour! Je reprend maintenant le flambeau. Top là!