vendredi 4 juin 2010

Grossesse à risque?

J'ai pas toujours le goût d'en parler, et des fois c'est tout à fait le contraire et j'aurais besoin de ventiler le tout. Alors voilà ce qui me tracasse beaucoup en ce moment:

J'ai dû rencontrer une gynécologue, il y a environ quatre semaines, afin de l'aviser que j'existais et que j'étais un cas qu'elle devait garder en mémoire. Mon médecin voulait surtout que je la voie pour s'assurer qu'il n'y avait pas de contre-indication à ce que j'accouche, mais comme mon neurochirurgien ne voit aucun problème à l'accouchement naturellement, l'AVAC (accouchement vaginal après césarienne) est envisageable (Yeah!) selon elle.

Par contre, la gynéco voulait que je rencontre un anesthésiste pour voir s'il me sera possible de recevoir une péridurale ou pas. J'ai eu trois rendez-vous au cours des trois dernières semaines et les deux premières fois j'ai oublié de m'y présenter (la première fois j'étais certaine qu'on était jeudi et non pas vendredi et la deuxième ça m'est sorti complètement de la tête... foutues hormones, foutu manque d'orientation temporelle dû au congé de maladie, et surtout foutu horaire surchargé), moi qui n'ai jamais manqué un rendez-vous médical de ma vie! Ils m'ont finalement donnée une autre et dernière chance. Rendez-vous que je n'ai finalement pas manqué!

Pas que je veuille absolument avoir un épidurale pendant mon accouchement, mais j'aimerais savoir si c'est possible, car si l'AVAC ne se déroule pas comme il faut et que je ne suis pas en mesure de subir cette anesthésie locale, ils devront m'endormir, ce que je veux éviter à tout prix. J'ai tellement trouvé ça long mon heure d'attente dans la salle de réveil à la naissance de B. que je ne peux m'imaginer avoir à attendre encore plus longtemps cette fois-ci. Au moins, cette fois je vais m'y être préparée et il est certain que j'inscrirais mes volontés advenant une autre césarienne dans mon plan de naissance, comme entre autres un peau à peau obligatoire avec papa. Voilà ce que je me disais avant ma rencontre avec l'anesthésiste...

La rencontre fut brève: en feuilletant mon dossier, il m'a dit que c'est pas la présence d'un petit kyste (petit mon oeil... j'ai impressionné deux neurochirurgiens avec ça!) dans la boîte crânienne qui va les empêcher de me piquer dans le dos. J'étais donc soulagée et je me suis dit que la gynéco le serait aussi. Hourra!

Malheureusement, le hourra! fût bref! À peine deux heures après mon retour à la maison, ma gényco m'a téléphoné, ne sachant pas que j'avais vu un anesthésiste le jour même, puisqu'elle avait discuté de mon cas avec deux membres du département, dont le chef, et que tous s'entendaient pour dire qu'ils ne voulaient pas avoir à me geler (ni localement, ni totalement), vu la grosseur du kyste et parce qu'il n'y a pas de neurochirurgien en région. Bref, ils ont la chienne que le tout explose et qu'ils soient blâmés pour le tout... c'est quand même compréhensif, mais je fais quoi avec ça?

Première option: m'envoyer accoucher à Montréal, près d'un neuro, ce qui voudrait dire que je devrais quitter ma région vers la 36e semaine. Je serais malhonnête si je disais que ça m'enthousiasme!

Deuxième option: je pourrais aller accoucher dans la ville voisine (110 km) puisqu'il y a une neurologue sur place et que elle, au moins, elle pourrait reconnaître mes symptômes (j'ai même pas de symptômes!) au cas ou le kyste rupturerait.

Troisième option: on planifie une césarienne et je mets une croix sur l'AVAC pour le restant de mes jours.

D'ici là, je suis le cas dont on discute dans les corridors de l'hôpital. Ma gynéco fait des recherches qui ne sont pas super fructueuses: jusqu'à ce jour, elle a trouvé seulement trois cas de femmes qui ont eu des enfants tout en ayant un kyste dans le coco... toutes trois ont eu une césarienne planifiée, ce qui fait pencher ma gynéco pour ça aussi. Par contre, elle a toujours pas d'anesthésiste pour l'assister. Elle devait aussi contacter mon neuro cette semaine pour voir avec lui quels sont les risques et ce qu'on doit faire en cas de rupture (réaction rapide ou pas, ce qui devrait déterminer la ville où bébé va voir le jour). Pendant ce temps, mon cas est étudié par un "board" d'anesthésistes à Montréal. Disons que j'ai hâte d'être fixée!

Tout ce récit peut sembler froid; j'arrive pas trop à ressentir des émotions vraies dans tout ce brouhaha, j'ai l'impression d'être barouettée dans tous les sens. Je vois par contre deux bons côtés à tout ça: premièrement, je me sens prise en mains, j'ai l'impression que tous ces spécialistes (en plus de se sauver le cul) essaient de tout planifier en envisager les possibles d'avance afin de ne pas être pris au dépourvus... Deuxièmement, je mise sur leur désir d'être publiés un jour (car ne l'oublions pas, je suis un "cas"!), de faire partie de l'histoire et ainsi pouvoir vivre l'AVAC que j'aimerais vivre!

5 commentaires:

Mynaï a dit...

Je ne sais pas trop quoi répondre, mais saches que je t'ai lue avec attention. De gros casse-tête, sans mauvais jeu de mots... Je te souhaite de pouvoir prendre une décision la plus éclairée possible avec le moins de variables inconnues possible.

Petit Mouton on Etsy a dit...

Quel questionnement...

"Hug" a distance.

Excuse-moi d'en rajouter, mais la ville a 110 km n'est-elle pas reconnue pour une equipe d'obstetrique qui pratique la cesarienne allegrement? ou c'etait juste dans le vieux temps ca?

a dit...

Merci mesdames! Disons que j'aime pas trop ne pas savoir vers quoi je m'en vais et surtout ne pas trop connaître mes possibilités, mais les réponses risquent de venir rapidement.

Petit Mouton: Pour te répondre en ce qui concerne les césariennes, je te dirais que j'en ai pas la moindre idée et que de toute façon ça ne changerait probablement rien. Je ne crois pas que cet hôpital soit pire que les autres. L'idée d'aller à Rouyn c'est juste pour que quelqu'un puisse observer mes symptômes, mais disons que c'est la troisième et dernière option et que rendu là il est fort possible qu'on me fasse une césarienne planifiée de toute manière.

Jaël a dit...

Si, si, si...

Parmi toutes ces suppositions, n'y a-t-il pas un gros pourcentage de chances que l'AVAC se déroule très bien sans avoir recours à une anesthésie quelconque?

Tu as beau être un "cas", au-delà de tout ça tu es une femme qui donnera la Vie. Bien sûr qu'il faut prévoir, mais il faut surtout y croire.

Je te souhaite le meilleur -xx-

a dit...

@Véro: Effectivement, un AVAC sans médication est une des possibilités, si les neuro. et la gynéco. disent que je peux pousser (ce qui n'est pas le cas des trois cas répertoriés dans la littérature médicinale (juste trois cas dans toute l'histoire!!!) dans les trois cas les médecins et les femmes ont choisi de faire des césariennes planifiées, une d'entre elles par peur, mais dans les deux autres cas c'est suite aux recommandations des neurochirurgiens, puisqu'ils ne savent pas si une pression crânienne peut rupturer le kyste. Ce qui est étrange c'est que dans mon cas mon neuro. dit que c'est possible, ce qui fait douter le gynéco et les anesthésistes). J'ai parlé d'un accouchement complètement naturel avec ma gynécologue, elle n'est pas contre, elle parle même qu'une des solutions serait de laisser descendre le bébé sans pousser du tout pour ne pas augmenter ma pression crânienne (surtout que toutes les anesthésies augmentent aussi la pression crânienne), donc possiblement un long accouchement, ce qui lui fait dire que ce ne sera pas simple sans péridurale (et puis quoi, je ne serai certainement pas le première dans l'univers à souffrir pour donner naissance?) et pousser seulement lorsque la tête sera presque sortie et en même temps utiliser les forceps pour réduire les poussées. Ce qui lui fait peur dans cette idée c'est que je sois complètement épuisée rendu là (moi c'est comme la partie qui me dérange le moins), par contre elle refuse de m'accoucher si aucun anesthésiste veut me piquer ou m'endormir, car s'il y a une quelconque complication elle sera tenue responsable puisqu'elle ne pourra pas pratiquer une césarienne d'urgence. Donc l'AVAC n'est pas écarté, mais tant qu'ils n'ont pas toutes les infos ils ne veulent pas prendre de décision. Moi je me dis que si l'AVAC est une possibilité ils risquent d'accepter de le faire pour devenir les premiers doc. de l'histoire à faire un accouchement vaginal sur une patiente qui a un kyste arachnoïdien... disons que je mise beaucoup sur leur désir de gloire et leur égo!!! Bref, on est pas encore sorti du bois, ce qui devait, selon les neuros, ne pas être un problème du tout, devient un casse-tête pour les autres spécialistes!

@Mynaï: Ton histoire de pas de jeu de mots avec "casse-tête", me fait me souvenir que le premier médecin qui m'a dit que j'avais un kyste m'a dit "Au moins maintenant on sait que tes étourdissements c'est pas juste dans ta tête!" et moi de lui répondre "Ben en fait, c'est exactement là qu'ils sont" ce qui l'a fait bien rire!

J'ai peut-être l'air dramatique sur le blog avec tout ce que j'écris à ce sujet, mais dans la réalité je suis étrangement bien sereine avec tout ça. Je sais qu'il y a un fort pourcentage de gens avec des kystes arachnoïdiens, que c'est même quelque chose de banale pour les neurologues de ce monde puisque normalement les gens vivent avec sans avoir d'effets, que la grande majorité des cas ne sont pas opérés puisqu'un kyste est quelque chose de bénin, et que si je n'avais pas d'étourdissements incessants ils n'y toucheraient pas et que rien de tout ça ne serait discuté. Je sais aussi que j'avais ce kyste à la naissance de B. et qu'une des trois femmes (un des trois cas répertoriés dans la littérature médicinale) a même eu un premier accouchement vaginal avant qu'ils ne découvrent son kyste, ce qui veut dire qu'elle a fort probablement accouché de son premier avec un kyste sans même le savoir.Bref, je ne suis pas inquiète plus qu'il ne faut... disons que la chirurgie me gosse plus que la présence du kyste, mais que je sais pertinemment que je ne peux pas vivre ainsi pour toujours! J'espère que c'est plus clair, mais surtout plus rassurant (pour moi aussi)!

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