Cher trésor,
tu viens à peine de célébrer ton dix-neuvième mois et je dois t'avouer que cette fois-ci j'ai l'impression que les choses ont peu changé, et ce pour la première fois. On dirait que c'est ma vie qui va à cent milles à l'heure; j'ai peine à voir ce qui se trame chez toi, et ça me désole terriblement. J'aimerais tellement passer plus de temps avec toi, on dirait que ton évolution me glisse entre les doigts. Ma vie est un tel tourbillon en ce moment, mais sache que j'apprécie chaque moment que je passe avec toi.
Comme ce fut le cas au cours des deux derniers mois, tu as passé les derniers jours à t'exercer à sauter. Dès que tu vois une surface en recouvrir une autre (un tapis sur un plancher, une petite marche, même une feuille sur le tapis), tu t'y installe et essaie de sauter en bas. Tu es vraiment comique à voir, et ton désir de performance est d'autant plus étonnant que tu ne perds pas courage et recommence sans cesse. Quelle belle détermination tu as! Jamais auparavant je ne m'étais imaginé que sauter pouvait être un geste compliqué; pourtant, en y pensant bien, la coordination que cela demande est loin d'être simple pour toi. Lâche pas bonhomme, ça s'en vient!
Ton côté moteur est si bien développé que tu as étonné la parenté (et les éducatrices) dernièrement lorsqu'ils ont découvert que tu donnais des coups de pied aux ballons, comme le ferait un joueur de soccer. Comme ce geste semble aussi étonnant de la part d'un si petit garçon, j'ai à peine osé leur dire que tu avais commencé ça dès le mois de juin et que depuis tu avais perfectionné ton style et avais même commencé à lancer balles et ballons comme le font les joueurs de baseball. Tes parents n'étant pas les plus sportifs (du moins pas dans ce genre de sports), il est bien étonnant de te voir exceller ainsi, surtout qu'on ne sait pas d'où tu tiens ça.
De nouvelles dents se sont pointées ces derniers temps, te donnant l'air d'une limace dégoulinante qui se mange la main (même si les limaces n'ont pas de mains). Elles ne semblent pas te faire souffrir outre mesure, mais contrairement aux précédentes, on voit bien que tu les sens pousser puisque tu les touches sans cesse. Tu sembles très bien (peut-être même un peu trop) réagir à la douleur puisque tu ne t'en plains pas. Tu ne te plains pas non plus des autres douleurs qui t'accablent, puisque c'est par hasard que nous avons découvert que tu faisais une otite (une autre!). Tu ne nous facilite pas vraiment la tâche en réagissant si peu. "Heureusment", le medecin t'a prescrit un nouvel antibiotique dont tu affectionnes particulièrement le goût, au point où tu pleures pour en avoir plus quand on a fini de t'administrer ta dose. Bien que ça rende notre tâche de garde-malades plus facile, je trouve tout de même inquiétant qu'un médicament te fasse lècher tes lèvres. Veux-tu bien me dire ce que tu y trouves?
Octobre aura aussi été un moment de changements pour toi, marquant ton entrée officielle dans le groupe des plus grands (les coccinelles) à la garderie. Tout semble bien alléer avec ta nouvelle éducatrice et tes petits camarades (tous des gars, à l'exception d'une petite fille qui vient faire son tour deux ou trois fois par semaine!). Malgré que ces derniers soient plus vieux que toi (six mois en général), tu ne sembles pas trop te plaindre, même que lors de ta première journée il était écrit dans ton agenda qu'on aurait dit que tu avais toujours fait partie de ce groupe. Ta capacité d'adaptation m'épatera toujours et me permet de croire que tu as une belle confiance en tes moyens. Génial!
Finalement, à mon plus grand soulagement, tu sembles avoir pris la décision qu'il était grand temps de te mettre a paler. Au cous du dernier mois tu as ajouté à ton répertoire les mots lumière, du jus, de l'eau, lait (nait), non, nez, couche, assis, ballon et dehors. Tu signes toujours les même mots en y intégrant graduellement les sons qui viennent avec. Tu es si mignon lorsque tu fais quelque chose que tu ne devrais pas faire car tu te grondes toi-même (tu nous grondes aussi, de même que les chattes) en disant "non" et en faisant aller et venir ton index devant ta bouche! Je ne sais vraiment pas où tu es allé pêcher ça puisque ni moi ni papa n'utilisons cette technique. Pourtant, comme elle semble fonctionner avec toi, nous l'intégrons tranquillement à nos réprimandes. Je suis si heureuse de constater que ton désir de communiquer grandit, puisque nous pourrons finalement nous comprendre mieux. De plus, c'est tout un monde de découvertes et d'échanges qui s'offre finalement à toi.
Grandir à tes côtés est un réel bonheur pour moi, jamais je n'aurais pû autrement développer ce côté maternel sans toi. Grâce à toi, je suis une meilleure personne aujourd'hui.
Je t'aime si fort
Maman xx
P.S. j'ai commencé cette lettre il y a plus de trois semaines, mais je n'ai malheureusement pas eu le temps d'y a jouter les photos avant aujourd'hui. Avoir su que nous en avions pris si peu ce mois-ci, j'aurais pas attendu aussi longtemps...
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