mercredi 18 juin 2008

Visite citadine

Lundi soir, 21h40. Péha, la voisine et moi-même jasons sur le perron. Je leur raconte que lors de ma ballade à vélo, j'ai rencontré le conseiller municipal qui m'a dit que Chose-là, sur la rue V., a vu des pistes d'ours chez elle ce matin. On riait haut et fort, parce que le chum de Chose-là part depuis quelques fins de semaines pour appâter l'ours en forêt, et voilà-t-y pas qu'il vient le narguer chez lui (bon, d'accord, c'est probablement pas le même).

Vers 21h45, on est momentanément distraits par un coup de fusil qui retentit non-loin. Ça doit être le chum de Chose-là qui vient de tuer l'ours!, qu'on se dit, et on repart de plus belle dans notre discussion. Puis tout à coup, l'ambiance change, les sirènes de police se font entendre tout près, on voit même des reflets de gyrophares.

Péha: Ouin, sont proches!
Voisine: Merde qu'on est con, y'a peut-être eu un meurtre, pis nous autre on reste là à jaser.

Une voiture de police passe devant chez moi.
Voisine, à Wï: On va-tu voir? Mais pas à pieds... Avec l'ours qui rôde, je suis pas trop safe.
Wï, empoignant ses clés: Yes sir!

Encore une fois, on agit ici drôlement: on prend la voiture, de peur de rencontrer un ours, mais on ne craint nullement la personne qui tire des coups de feu en plein quartier résidentiel. Arrivées sur la rue V., la police nous bloque le chemin, nous expliquant qu'un ours est grimpé dans un arbre juste devant chez Chose-là et son chum. Éprises d'aventure, nous empruntons la ruelle et entrons par la porte arrière de chez nos amis. Chose-là est furieuse et nous traite d'imprudentes, nous explique qu'un ours est sur son terrain pendant qu'on s'y promène nonchalamment, non mais. J'avoue que c'était un peu irréfléchi, mais je savais tout de même que l'ours était haut perché et qu'il était encerclé de trois chars de police, donc de 6 fusils.

Pour le reste de l'histoire, j'ai monté la garde avec le chum de Chose-là sur la galerie à cinq mètres de la bête. On a ainsi pu observer ce jeune mâle de 150lbs qui, il faut le dire, était très calme, mais pas du tout amusé par la situation, sous l'oeil inquiet de la voisine et de Chose-là qui étaient restées à l'intérieur, et des policiers qui nous observaient de l'intérieur de leur voiture. Finalement, les garde-chasse sont arrivés, les policiers sont partis, on est entrés dans la maison et une vingtaine de minutes plus tard, l'ours a repris le chemin du bois.

Le lendemain matin, une cage à ours a été installée dans un sentier, non-loin. Puis Chose-là nous a écrit ce matin pour nous dire qu'elle avait vu les agents de la faune quitter avec un cage pleine de poils endormis un peu plus tôt.

Une aventure fort intéressante, mais qui me donne un peu moins envie de sortir mes vidanges aujourd'hui.

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