mercredi 15 août 2007

Ma tendre Alice!


En juin de l'an dernier, ma grand-mère célébrait son 80e anniversaire. Pour souligner l'occasion, toute la famille s'ést réunie le 5 août 2006 à Clerval, le village qui a vu naître mon aïeule. Ça faisait des semaines que mes tantes organisaient la fin de semaine de célébration pour que tout soit prêt.

Pour l'occasion, on avait dit à Alice qu'on lui payait un billet pour aller voir, avec mes tantes Lucette et Renée, le spectacle relatant les débuts de l'Abitibi-Témiscamingue: Le Paradis du Nord. Elles sont donc parties toutes les trois en fin d'avant-midi, histoire de visiter un peu de famille éloignée et de revoir les lieux de son enfance. Pendant ce temps-là, le reste de la famille, enfants, petits-enfants, gendres et brues devaient se réunir derrière l'école de Clerval pour cacher les voitures et ainsi aller surprendre Alice dans l'église. Malheur! L'école a été démolie il y a quelques années... on avait l'air fin tous stationné dans un terrain vague. Mais elle n'y a vu que du feu. Nous l'avons tous embrassée dans SON église, il y a eu une messe spéciale où le curé à même mentionné son anniversaire. Nous sommes par la suite allés au resto et finalement tout le monde est allé voir le spectacle.

Péha et moi avons un ami qui joue dans le spectacle; pour nous faire une surprise, il a fait annoncer la fête de ma grand-mère au micro! Elle était vraiment impressionée, nous aussi d'ailleurs! Merci encore Christian pour cette douce attention. Après, nous avons tous dormi à l'hôtel. Alice commencait à se demander combien de temps elle durerait cette fête! Le lendemain, c'est La Reine, le village où elle s'est mariée et où ses neuf enfants sont nés, que nous sommes allés visiter. Visite du cimetère, de jolis sentiers, un arrêt chez une vieille tante et un succulent souper. J'étais bien nerveuse, car ma tante m'avait demander d'écrire un texte pour souligner l'événement et de le lire au souper.

C'est long comme texte, mais j'ai décidé de le reproduire ici.

Bonne lecture!

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80 ans ! Wow, c’est tout un chiffre !

80 ans, c’est plus de 13 fois la période de temps de la Deuxième Guerre Mondiale. C’est le temps que ça prend pour faire 26,7 baccalauréats universitaires. C’est 2,42 fois l'âge du Christ. C’est 106,7 grossesses…. donc 9 enfants c’est pas tant que ça !!! 80 ans, c’est aussi 4,4 fois l’âge légal au Québec.

C’est quelque chose !

Il était donc important de célébrer ça. Pour ce faire, Lucette m’a demandé d’écrire un petit quelque chose.

- « Genre un poème de 45 secondes, une minute ? Une minute chaque petit enfant ? »
- « Non, non c’est juste toi qui a quelque chose à écrire. »
- « Quoi ! juste moi ? »

Ça en fait de la pression ! La dernière fois on avait demandé à 265 personnes de dire à Alice à quel point elle m’éritait d’être fêtée. Et là, y’a juste moi. Pis pas juste une minute… 20 minutes !!!!!

- PAUSE -

Je me suis donc assise avec un vieux cahier de cathéchèse et j’ai pensé à ma grand-mère.

Note de bas de page : Afin d’allèger le texte le terme grand-mère désigne ici la mère, la belle-mère et la mamie que vous connaissez tous. Je sais bien que le terme grand-mère est le moins utilisé. Mais c’est moi qui décide !!! (hi, hi !)

Pour certains, le nom Alice fait référence à Alice au Pays des Merveilles, au chanteur rock Alice Cooper, à Alys Robi ou au chat de Chantal et d’Olivier.

Selon le dictionnaire étymologique des prénoms, Alice voudrait dire « de noble lignée » en langue germanique. Toujours selon le dictionnaire, les Alices sont de nature créative, pragmatique (il me semble que créatif et pragmatique ça va pas trop ensemble… mais bon !), déterminée, optimiste et douée pour la communication.

Notre Alice c’est tout ça à la fois !

Toute petite, toute menue notre Alice, c’est la Alice de Lewis Caroll et de Disney dans son Pays des Merveilles. C’est celle qui part à l’aventure des terrains de camping afin de découvrir le monde qu’elle habite, de voyager avec sa maison et de butiner de région en région.

C’est celle qui croit en l’humain et en sa bonté malgré les travers de la Reine de cœur et ceux des malhonnêtes, des alcooliques, des fonctionnaires zélés financièrement et de tous les truands de la terre. Selon Alice (les deux : la nôtre et celle du Pays des Merveilles) tout le monde a du bon. Et ce n’est que le bon qu’on doit observer, même s’il est de l’autre côté du miroir. Celle pour qui le bonheur passe par l’entraide, que ce soit des riches familles chez qui on joue à la bonne, des voisins qui nous demandent de garder leurs enfants, d’une belle-mère malade qu’on soigne, des enfants qu’on élève comme si c’était les siens ou un lapin géant qui nous demande de l’aider à retrouver son chemin, on ne pose pas de questions et on offre un coup de main.

Ma grand-mère, comme Alice, c’est aussi l’acceptation des autres et de leurs différences. Heille, quand on parle d’aider un lapin qui parle on est loin de la discrimination.

Ouvertes… telles sont les Alices de mon enfance !


Alice Cooper maintenant.

Pour ceux qui s’en souviennent moins, j’ai demandé à Nicole d’imprimer sa photo.

Alice Cooper c’est ce chanteur rock au regard maquillé et à la fascination pour le noir, la mort et les ténèbres. À prime abord, ces deux Alices ne se ressemblent pas. Et pourtant !

Tout d’abord ils ont tous deux, deux oreilles… mais, je ne donne pas cher de l’ouïe du chanteur.

Monsieur Cooper a terrorisé une génération d’enfants avec son look ténébreux, sa musique démoniaque et ses grimaces. Alice a, elle aussi, traumatisé plusieurs tout-petits. Comment pourrait-on expliquer autrement qu’elle ait conservé le blanc immaculé de son ancien divan si longtemps ? La terreur de ma grand-mère était toutefois différente. On a tous eu peur d’Alice parce qu’on a eu peur de la décevoir, peur de ne pas être à la hauteur. Elle a toujours été autoritaire, mais jamais vraiment sévère. Moi, je ne l’ai jamais entendue lever le ton. Sauf peut-être une fois, à trois ans quand j’ai sauté à pieds joints sur le beau bedon bien rond du vieil oncle qui dormait dans la véranda.

Sans être sévère, elle a su faire régner l’ordre (que ses fils s’amusaient à transgresser) tout en douceur, sans que personne n’ose répliquer. Elle insufle le respect. Une vraie Tatcher, une main de fer dans un gant de velours !

Aussi comme M. Cooper, ma grand-mère aime être coquette. Le style du chanteur au regard noirci laisse un peu à désirer, mais Alice, elle, passe toujours sous les bigoudis pour les grandes occasions. Elle revêt aussi breloques, colliers, boucles d’oreilles et jolies vestes chaudes. Comme c’est le cas aujourd’hui.

Alys Robi est loin d’avoir été la femme de maison que ma grand-mère est. Mais toutes deux partagent leur joie de vivre et ne craignent pas le ridicule. La chanteuse s’est mis un panier de fruits sur la tête en fredonnant des airs, ma foi, bourrés de sens.

Notre Alice ne se gène pas elle non plus pour se déguiser dans les partys (mais pas trop, faut pas oublier de penser à ce que les voisins pourraient dire). J’ai en mémoire des photos où Alice s’est déguisée en Gisèle avec le téléphone collé à l’oreille.

Finalement, la Robi a vendu une de ses chansons à une compagnie de peinture pour leur publicité. « Sico, Sico par ci. Sico, Sico par là ! » Ma grand-mère aussi peint, que ça soit sa galerie ou ses murs, ça ne lui fait pas peur. En fait le travail ne l’effraie pas, c’est plutôt le contraire qui lui fait peur. Elle est toujours contente quand on lui amène des vêtements à altérer ou à réparer. Si Anik a le malheur d’arriver chez elle avec le vieux manteau de cuir de Gilles et qu’Alice voit tous les trous, vous pouvez être certains qu’elle va lui renoter et surtout insister pour le rapiècer. À ce niveau ma grand-mère c’est l’anti-grunge. Pas question d’avoir des trous nul part !

C’est pas facile de s’asseoir tranquillement quand on est une Alice. Alors on s’occupe : traire les vaches, rangement, laver le plancher, les murs, les fenêtres, faire la vaisselle, la lessive, l’époussetage, le repassage, élever cette gang-là, faire les travaux de la ferme, laver tout et tout le monde, faire à manger...

La cuisine d’Alice est réconfortante et mémorable. Quand on demande à Dominique de nous en parler, d’emblée il mentionne sa célèbre (autant qu’Alys Robi) soupe au chou. Chantal parle de sa tourtière, Myriam mentionne ses non moins célèbres saucisses (qui sont en tête de liste des plats gastronomiques de plusieurs... y’a comme une petite épice dedans qui te donne le goût d’en manger plus !). Pour moi et pour Josée c’est son « sucre à crème ». J’ai dit une fois que je l’aimais et depuis j’en reçois un beau gros plat à chaque Noël. Parce qu’elle a de la mémoire et des attentions, ma grand-mère !

Olivier B. a nommé sa chatte Alice en l’honneur du groupe grunge Alice in Chains, mais je le soupçonne d’avoir aussi pensé à notre Alice. C’est moelleux, c’est chaleureux et tout doux un petit chat. Ma grand-mère aime elle aussi la chaleur. Il ne faut jamais se pointer le nez chez Alice en hiver sans tuque, ni foulard, ni mitaines si on ne veut pas se faire renoter son habillement. C’est soit qu’elle s’inquiète pour nos oreilles, nos doigts et notre santé; ou soit qu’elle travaille pour le syndicat des tricoteuses de tuques. Et ne vous avisez pas d’arriver avec le manteau dézipé !

La multitude de pantoufles qui jonchent les escaliers chez Alice démontrent son attachement au confort, ou qu’elle est fin prête à tous nous recevoir chez elle avec tous nos amis et tous leurs amis. Et est mal pris qui croyait pouvoir y attraper la grippe.

Alice adore les gens, depuis toujours sa maison a été ouverte au monde, que ce soit le p’tit Gareau, les amis de Lucette et de Georges, les animaux d’Henri et de Jacques ou la famille. Elle n’a peut être plus de banc de quêteux chez elle, mais elle est toujours parée à acceuillir qui que ce soit. Par contre, le soir venu, comme la chatte Alice, elle aime bien se retrouver seule. Elle les adore ses enfants, mais pour rien au monde elle ne reprendrait sa marmaille sous son toit. Je la comprends !

De toute façon, avec le temps, ils ont tous pris des mauvais plis et ils ne sont plus ISO ALICE. Pourtant chacun a bel et bien hérité d’un des traits de caractère de leur mère et en a fait son métier ou sa passion.

Grand-maman a, à un très jeune âge, appris à prendre soin des autres. Au début de l’adolescence, c’est elle qui s’occupait de sa deuxième mère : c’est elle qui la soignait, qui soigneusement lui changeait ses pensements. L’amour du bien être d’autrui lui était désormais acquis. Elle a par la suite pris plaisir à soigner les gros bobos, les toux fortes, les éraflures de ses neuf mousses. Et toujours avec le même sang froid, que ce soit une grippe de Gisèle, la varicelle de Jacques, le pied bot de Renée, le drôle de doigt de Nicole ou la fois ou le petit Georges s’amusait à faire claquer la porte de l’étable à LaReine jusqu’à ce que le ciseau à glace vienne se planter sur sa tête. Avec Georges en pleurs et un trou dans la tête, Alice n’a jamais pris panique et a consolé son petit. C’est elle aussi qui a veillé auprès de Gaby jusqu’à la fin.

Cet amour de la santé et du bien-être, elle l’a transmis à son aînée : Gisèle qui aujourd’hui comme infirmière perpétue cette tradition.

Alice a toujours eu foi en l’église. La religion a une place d’honneur dans la vie de ma grand-mère. Pas nécessairement celle de répendre la bonne nouvelle, mais celle de vivre sa vie selon les Enseignements de Jésus. Elle a consacré ses agissements, ses pensées et ses gestes à faire le bien et à le répandre, à ne pas juger autrui, à être charitable et à avoir foi en l’humanité. Certains ne le savent peut-être pas, mais Alice s’est déjà fait emporter par une tornade. Ma jeune grand-mère a alors été prise dans une clôture à attendre que la tempête cesse. C’est une belle image pour la jeune fille de 12 ans que j’étais lorsqu’elle m’a raconté cette histoire ! Je l’imagine encore prise dans sa clôture, en étoile, les pieds qui ne touchent plus à terre. Elle porte une robe fleurie, des bas blancs et son petit tablier rose. Je suis certaine qu’à ce moment-là elle s’est mise à prier. « Seigneur au ciel. S’il vous plaît, faites que la tempête cesse et que personne ne soit blessé. S’il vous plaît, protégez la ferme, les bâtiments et les animaux. En échange, je serai reconnaissante et je ferai trois rosaires. Mais faites vite, car j’ai seulement eu le temps de faire le train, nourrir les plus jeunes, faire quatre brassées de lavage, laver les planchers du premier étage, sarcler le jardin, faire le dîner, le souper et les conserves et il est déjà 9h00. Amen ! » Il me semble que moi, j’aurais dit : « Bon Dieu sauve-moi ! » Pas Alice, car elle pense toujours aux autres avant de penser à soi.

Cet amour de l’église, c’est Jacques qui en a hérité. Qui d’autres de ses enfants parle si souvent du Christ et de tout ce qui se trouve à l’église ?

Claire, elle c’est son côté musicienne qu’elle a pris de sa mère. Parce qu’Alice est une grande amoureuse de la musique country.

À l’adolescence, elle écoutait déjà des émissions venant de Nashville au Tennessee, l’oreille collée sur la radio pour être certaine de bien entendre. Puis dans les veillées, elle a toujours fredonné les airs de Willie Lamothe ou Nelson et autres stars du country de ce monde. Je suis certaine que lorsqu’elle a rencontré son Julien, ils ont dansé ou peut être bu un thé près du système de son.

« Quand le soleil dit bonjour aux montagnes, et que la nuit rencontre le jour. » Puis elle a fréquenté les soirées dansantes… celles des Mooses, entre autres. Et avec son pas de bourrée country, elle a conquis son Gaby.

C’est Gaby qui l’a initiée au caravaning. Avec lui, elle en a visité des terrains de camping! Puis, est venu le jour où, Grand-maman, il t’a fallu vendre ta roulotte. Les filles t’ont aidée à la vider et à la nettoyer. Mais j’ai un secret à te réveller, parmis toutes les choses que tu amassais, elles en ont jeté quelques-unes…comme par exemple : une grosse pile de sacs à pain. Parce que ma grand-mère elle garde tout. Le recyclage elle connaît ça ! Et elle en a fait son affaire bien avant le temps. Avec elle, rien ne se perd, rien ne se crée tout se récupère. Que ce soit les bouchons de liège, les petits bidules en plastiques dans les pintes de lait ou les plats de styromousse à ce niveau-là, elle est encore plus catholique que le pape de la récupération : son fils, Henri. Pourquoi jeter quelque chose qui pourrait être encore utile (surtout pour les bricolages des élèves de Micheline) ? On conserve par souci économique et par souci écologique. Pour Alice, il est inconsevable de jeter ses choux gras et même ses choux maigres. Il y a toujours quelque chose d’autre à faire avec nos vieilles affaires. En connaissez-vous beaucoup du monde de 80 ans qui recycle ? Sur ma rue y’a des cégépiens qui le font même pas ! Au fond, de quoi je me plains. C’est avec des tonnes d’Alice qu’on va améliorer le sort de cette planète.

Malgré le fait que ce soit elle qui lui ait tout montré, c’est quand même mon père qui récolte les honneurs. Je réclame donc une photo de ma grand-mère en bottes de pluie avec le logo de Shell dans tous les magazines de ce monde !

Si on est ici aujourd’hui, c’est pour fêter Alice… mais, aussi parce que Lucette l’a décidé. Élever neuf enfants demande de la rigueur et un côté ti-boss. Il faut que les choses fonctionnent de la bonne manière : la sienne. Pour Alice, ça peut aller jusqu’à expliquer à Josée comment disposer son linge sur la corde à linge. Les vêtements qui sèchent le moins vite au fond (comme une paire de jeans par exemple) et avisez-vous pas de ne pas étendre les bas en paire de deux et avec leur bon partenaire. Pour Lucette, ce côté se reflète dans les directives qu’elle nous a données en fin de semaine pour entrer dans l’église dans le bon ordre.

N’empêche que ça en demande de l’organisation pour gérer un groupe de neuf flots. Boîte à lunch par-ci, amis par-là, chicane d’un bord, mal de cœur de l’autre. Ouf ! Le même genre d’organistion que ça demande pour tous nous réunir ici ce soir.

Une des petites joies de ma grand-mère était de se retrouver dans son jardin. Enlever les mauvaises herbes, déterrer ses carottes, arroser ses tomates, récolter ses fèves et regarder ses framboises pousser. Quel moment de détente ! Très zen la Alice ! Le seul petit hic c’était les suisses qui venaient lui croquer ses fraises, mais elle a vite résolu le problème, elle s’est mise à leur offrir des peanuts. Zen que je vous disais !

Aujourd’hui, c’est Georges qui arrose les fleurs de la ville de Sherbrook et pendant ses pauses, il en profite pour lancer des bouts de son sandwich aux écureuils.

Dans son jardin, les patates étaient toutes bien alignées et croyez-moi que chez elle c’est comme ça aussi. Chaque chose à sa place et chaque place a ses tonnes de choses. Y’en a du stock chez elle ! Un marché aux puces gratuit pour les yeux. Y’a tellement de choses que ça lui prendrait un inventaire. Nicole se pratique justement à pouvoir le faire. Par contre, Alice dit savoir où tout se trouve.

Ëtre une jeune mère veuve sans fortune c’est pas facile. Il a fallu gratter les fonds de tiroirs et étirer les trentes sous du compte bancaire. Les colones des plus et des moins elle connaît ça ! Elle en a fait des économies de bouts de chandelle pour s’assurer que personne ne manque de rien. À force de voir sa mère manipuler les chiffres, Renée en a développé une passion et aujourd’hui, elle jongle peut-être avec des plus gros montants, mais c’est toujours en s’assurant que le tout balance… comme Alice le faisait avant !

Bernard lui aussi était bon avec les chiffres…du moins pour économiser des sous et ainsi mieux voyager. Mais c’est sûrement celui qui ressemble le plus à Alice, car au dire des huit autres, son petit dernier était aussi son préféré.

Puis il y a la génération suivante. Nous avons tous opté pour un métier qui nous permet d’aider le monde, d’améliorer le sort de notre prochain. Moi par l’enseigment, Chantal avec les tout-minis et bientôt un peu plus, Myriam en faisant rêver le monde par son art, Josée en assurant la sécurité des gens, Dominique en améliorant le sort des jeunes dits « à problèmes », Anik en massant le corps et l’âme du monde et Émilie auprès des handicapés. Notre amour de l’humain nous le tenons toutes (et Dominique aussi !) d’Alice. Il nous faudra tous en manger des croûtes pour lui arriver à la cheville, mais à la gang on pourra peut-être y arriver.

Finalement, ma grand-mère, Alice, c’est celle qui nous aura permis de rêver et de se dépasser parce qu’elle aura tout fait pour nous dresser le chemin, en s’oubliant un peu parfois. Ma grand-mère, c’est l’héroïne de mon enfance, mais 80 fois mieux qu’Alice au Pays des Merveilles. Alice c’est l’idéal de ce qu’on devrait tous tenter d’atteindre et que peu d’entre nous y arriverons.

Passer une journée sans chiâler ou se plaindre est loin d’être notre réalité. Pourtant, c’est la sienne chaque jours depuis 80 ans.

Bonne fête Alice!

5 août 2006

Crédit photos:
Alice au pays des merveilles
Alice Cooper
Alys Robi

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