mardi 29 mai 2007

Petite élongation de la solitude

Et voilà. C'est fait. La coupure s'est faite rapidement, sans que ça fasse trop mal, en laissant une sorte de tout petit malaise, une élongation au niveau de la solitude personnelle... Je vais probablement rester un peu sans repère pendant un certain temps, mais ça reviendra bien assez vite...

J'ai quitté - sereinement et sans regret, il faut le préciser - un organisme que j'aime, en lequel je crois, et au sein duquel j'ai pu nouer des amitiés foudroyantes tant elles sont nées rapidement et ont su faire vibrer tout mon être.

Quand j'ai quitté Montréal, il y un peu plus de quatre ans le coeur gorgé de la plus belle des naïvetés, celle de croire que par des efforts honnêtes, une obsession du mieux pour tous et une envie débridée de contribuer au développement de ma région, on pouvait changer le monde. J'avais soif de solidarité, de lutte à l'inertie sociale; j'avais besoin de transformer, par des gestes simples et assumés comme tels, des utopies en réalités qui ne font plus peur. J'étais persuadé - et personne n'a pu me convaincre du contraire - que malgré le chaos qui régit nos vies, l'ordre est possible et peut naître d'actions posées avec le coeur pur, des intentions nobles, aussi petites soient elles.

Au Forum, j'ai trouvé des gens qui partageaint cette conviction qui, de l'extérieur, peut s'apparenter sinon à la maladie mentale, du moins à de la naïveté consternante. Des jeunes, femmes et hommes, profondément amoureux du territoire qu'ils habitent, sans l'idéaliser mais en débusquant des beautés pendant au bout de chacun de leurs regards. Des jeunes pour qui l'intérêt personnel est désintégré par l'envie irrésistible et grisante de partager des efforts, d'agir malgré la mode du cynisme. Des jeunes dont le muscle du rêve sait se déployer dans une souplesse gracieuse vers des gestes visant le rapprochement des humains et leur croissance.

Pour certains, je les ais vus une trentaine de fois dans ma vie, mais ce fut en des occasions pendant lesquelles nous avons pu avoir les mêmes rêves, les mêmes visions, en parfait accord avec nos plus intimes valeurs, avec ce qu'il y a de meilleur en nous. Nous avions même la responsabilité d'imprimer ces valeurs, dans la mesure de nos pouvoirs et de nos capacités, à notre région, à nos communautés. Responsabilité lourde. Responsabilité euphorisante. Responsabilité assumée joyeusement.

La joie! Elle fut notre moteur! Joie de se revoir. Joie d'être utiles. Joie de défendre les jeunes de chez nous et de contribuer de notre mieux à leur éclosion. Les valeurs que nous partagions, nous les vivions à chacune de nos rencontres, entre nous. De là, probablement, l'euphorie qui nous gagnait quand on s'apercevait au loin, au moment de nous revoir...

Je n'ai pas peur de dire que j'ai aimé ces gens. Profondément. Nos chemins se séparent maintenant, mais j'ai la conviction profonde qu'ils se croiseront, qu'ils se confondront de nouveau dans l'avenir. Nous sommes parties d'un mouvement qui nous englobe, nous dépasse et nous définit. Puisse la pureté de ce qui nous anime nous donner la force de développer dans la bonne entente et le rire encore longtemps.

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