Un petit verre de bière mon bedon?

«Les députés ont majoritairement voté, la semaine dernière aux Communes, contre une motion présentée par le libéral Paul Szabo sur l'alcool pendant la grossesse. Ce député demandait à Ottawa d'augmenter la pression sociale sur les femmes enceintes pour qu'elles ne boivent jamais d'alcool pendant leur grossesse. Le militant pro-vie voulait même que les femmes en âge de procréer s'abstiennent de boire. Tout cela, dans le but de lutter contre les méfaits de l'alcoolisme foetal.» - Radio-Canada

C'est sûr que l'acoolisme foetal est est un problème sérieux, mais est-ce vraiment le rôle de l'état de controler ce qu'une femme boit ou ne boit pas? En tant que nouvelle ex-femme enceinte, je peux dire qu'on est déjà bien informées sur le sujet. C'est une des premières choses que mon médecin a voulu discuter avec moi, et lors des cours prénataux, l'infirmière, le médecin et la diététiste en ont parlé; tous les livres le mentionnent et puis il y a toutes ces affiches dans les hôpitaux, CLSC, Cliniques... Il faut sûrement s'éfforcer de rejoindre le plus de gens possible (pas juste les femmes enceintes) par les campagnes d'infrmation, mais de là à interdir la consomation d'alcool à toutes les femmes en âge de procérer, il y a tout de même des limites.

Je l'ai déjà écrit ici, lorsqu'on est enceinte, notre corps ne nous appartient plus. Aux yeux de plusieurs, on devient, mais surtout le bien-être du bébé devient, une responsabilité pour tous. On se fait dire quoi faire et ne pas faire si souvent que je n'ose pas imaginer ce qu'une telle loi aurait ajouté comme pression sociale sur les femmes enceinte.

Selon Annie Cloutier, Présidente du Conseil d'administration Le Collectif d'accompagnement à l'accouchement «Les Accompagnantes», la motion «est révélatrice d'une approche prônée avec de plus en plus d'évidence, celle du contrôle des femmes auxquelles on n'en finit plus de prescrire ce qu'elles doivent et ne doivent pas faire, non seulement pendant la grossesse, l'accouchement et l'allaitement, mais aussi pendant les quatre décennies de leur fertilité.»

C'est comme si une femme enceinte n'était plus rien qu'un gros ventre plein d'un futur bébé, comme si elle ne pouvait plus réfléchir par elle même, comme si elle n'existait plus, que ses désirs, besoins et envies devaient s'effacer à la seconde que la vie fleurit en elle. Demande-t-on une loi interdisant aux gros de manger du fast-food? Bien sûr que non, ce serait socialement inacceptable! Alors pourquoi est-ce différent pour les femmes enceintes? Heureusement, la motion a été rejetée, mais l'idée a tout de même été lancée et j'ai peur de voir les pressions qui s'exerceront sur les futures mamans dans les mois qui viennent.

Dans mon cas, il est encore loin le jour ou je boierai une Guiness ou une bière d'Unibroue sur une terrasse, mais c'est moi (et moi seule) qui ait décidé que je ne boirai pas pendant que j'allaite!

Cheers!

Photo prise sur le site de Belgourmet