Depuis quelques temps, ont rapporte dans les médias - pas seulement dans Internet, mais dans les vrais, les sérieux journaux - que les mères qui donnent le biberon se sentent opressée. Qu'elles vivent un malaise lorsqu'elle nourissent leur bébé, sentant le lourd poids du regard des autres.
Tout le monde sait que le lait maternel est ce qu'il y a de mieux pour l'enfant et la mère, mais ce n'est pas tout le monde qui fait ce qu'il y a de mieux, et ce pas seulement en matière d'allaitement (qui a un cellulaire? va au salon de bronzage? fume? n'attache pas sa ceinture de sécurité?... vous sentez-vous coupale pour autant?). Il y a tellement à dire sur les liens entre le sentiment de culpabilité et l'allaitement que je me garde de la matière pour un autre texte (surtout que je réécris celui-ci pour une deuxième fois puisque le dernier a été effacé malenconteusement... Grrrr!)
Oui, le gouvernement, les mères allaitantes et le système de santé vont semer leur propagande, leur message de soutien et leurs informations à tous vents, mais y'a pas de quoi en faire des parias, pas plus qu'il ne faut lapider les donneuses de biberon. À ce que je sache, la mafia n'a jamais rien fait de bon pour autrui, elle s'occupait de sa familia, sans penser aux autres. Rien de similaire avec les patrouilles du lait maternel! Les militants pro-allaitement agissent pour le bien des bébés, pour remettre au goût du jour une pratique millénaire qui a trop longtemps été mise de côté, souvent pour s'assurer que les femmes aient plus de temps pour s'occuper de la maison, des hommes et de tous les autres enfants, mais surtout pour enrichir une méga-indutrie. Est-ce si mal qu'une société se dote d'outils et d'organimses pour le mieux-être de sa population?
En plusieurs endroit (Le Devoir, The Atlantic, Coup de Pouce, plusieurs sites Internet et j'en passe), on présente le sort des mères non-allaitantes, on parle même (et voilà ici le coeur du sujet de l'article du Devoir) du fait que le Mieux vivre, la bible de tout nouveau parents rédigée par l'Institut national de santé publique du Québec, ne consacre que 11 pages ( + 10 pages qui parlent de l'eau à donner à un nouveau né) aux biberons, versus les 59 pages sur l'allaitement. Il y a ici lieu de nuancer le tout. Premièrement, cetains des éléments du chapitre sur l'allaitement peuvent aider les parents qui n'auront pas choisi ce mode nutritionel, comme par exemple: Comment savoir si bébé a bien bu?, Rots et gaz et possiblement la section sur le Sevrage... Deuxièmement, je pense qu'il est tout à fait normal que cette section soit plus longue puisqu'on y explique le processus de fabrication du lait, les diverses positions pour allaiter, la tétée étape par étape, l'expression et la conservation du lait maternel de même que plusieurs, sinon toutes, difficultés et troubles reliés à l'allaitement. Il est vrai que la section sur le biberon pourrait être plus complète, qu'on pourrait y parler de la façon de stériliser les bouteilles, du fait qu'il ne faut pas allonger la préparation afin d'économiser et plus encore, mais il faut aussi savoir que ces informations sont très bien inscrites sur les emballges desdits produit, et que même si elle est volumineuse, la section sur l'allaitement n'est pas, elle non plus, complète. Il ne faut pas oublier non plus qu'il n'y a pas si longtemps, c'est l'industrie des préparations lactées qui régaint en roi et maître sur le milieu périnatal, et ce à gros coups de billets verts. L'industrie contre le militantisme est souvent, et c'est le cas ici, un combat où David affronte Goliath.
Mon expérience avec l'allaitement à l'hôpital ne ressemble en rien à ce qui a été décrit dans ces articles. Je n'ai pas accouché il y a dix ans, l'histoire que je m'apprête à écrire date d'il y a à peine 28 mois. Bobo était un nourrisson de petit poid qui ne cessait de perdre de ses précieux grammes. J'ai (mon chum aussi) donc eu à me battre contre des infirmières qui insistaient pour que je le "supplémente". Jamais elles ne nous ont dit qu'il allait mourrir, non, rien d'aussi grave, mais des phrases telles que : "Il faut stoper sa chute de poids", "si tu le suplémentes vous allez sortir plus vite", "s'il perd trop de poids, il peut faire de l'anémie/hypotermie", "tu n'as pas assez de lait pour lui faire remonter la pente"... C'est ces petites idées qui m'ont fait douter, qui m'ont fait flancher et supplémenter mon fils. Si on ajoute à ces petits doutes semés ici et là une mère qui n'est pas certaine si elle veut allaiter, un allaitement qui ne va pas comme sur des roullettes, un entourage qui passe de commentaires, etc., il est normal que plusieurs mères penchent alors vers la bouteille (pour leur enfant, pas pour elles!). Je crois fermenement et le plus sincèrement du monde que presque toutes les mères peuvent allaiter, ce qui ne veut pas dire qu'elles le veulent toutes ou qu'elles ont toutes les conditions nécessaires pour réussir leur allaitement. Une infirmière qui te dit que tu n'as pas assez de lait à l'hôpital, ce qui veut dire AVANT la montée laiteuse, peut te scapper l'allaitement facilement, ce qui semble être le cas de plusieurs. Afin de réussir mon allaitement, j'ai donc dû me renseigner, lire, poser des questions et me questionner aussi, ce qu'aujourd'hui les mères qui n'allaitent pas doivent faire, mais ce que les mamans qui allaitent font elles aussi. C'est un peu le même combat puisque toutes deux viennent de se lancer en bas d'un avion sans parachute et doivent trouver quoi faire!
Voilà, j'en ai fini avec le texte du Devoir.
Le Féminisme asteur...
Je suis pour (comment pourrait-il en être autrement?!) le droit de la femme de disposer de son coprs comme elle l'entend. Mais je trouve qu'on va trop loin quand on y associe l'allaitement et qu'on traite les femmes qui allaitent et qui millitent dans ce sens de guerilleros! D'abord parce qu'il ne s'agit pas que de disposer de son propre corps, mais aussi de celui d'un bébé. Chaque femme peut prendre la décision qu'elle veut, mais elle doit pouvoir vivre avec le poids de celle-ci. Ce poids, pour les unes, sera de se faire dire qu'elles allaitent trop longuement, qu'elles le font où elles ne le devraient pas... tandis que les autres se feront demander pourquoi elle refusent d'offrir le sein. Allaiter mon fils aura fait de moi une femme plus forte, plus indépendante, mais surtout plus épanouie puisque j'ai pu aller où je voulais quand je le voulais tout en subvenant aux besoins de mon enfant. Allaiter ne veut pas dire rester à la maison à mitoner des bons petits plats pour un roi-mari, pas plus que rester à la maison à s'occuper des petits ne devrait être dégradant. Les féministes qui m'ont précédée m'ont donné le droit de choisir, et je les en remercie. Maintenant que nous avons ce droit, il ne faudrait pas vilipender les femmes qui se plaisent dans leur rôle de femme, peut importe ce que celà implique.
Finalement, je rêve d'une société où personne ne jugerait ou ne se sentirait jugé à cause de ses choix. Je sais, c'est beaucoup trop utopique, mais d'ici là, chères mamans qui n'allaitent pas, dites-vous que nous ne vous en voulons pas, mais que nous sommes tristes de voir que la merveilleuse expérience d'allaitement que nous avons vécue ne se répétera pas pour vous, voilà tout! Personne ne croit que vous donnez de l'arsenic à votre enfant, que vous ne l'aimez pas ou que vous l'enfermerez dans le four à votre retour. L'allaitement ne fait pas de nous de meilleures mamans, seulement des mamans qui croient réellement que ce qu'elles font est ce qu'il y a de mieux pour mère et enfant.
Le plus ironique dans tout ça, c'est que cette contreverse est arrivée en même temps que la Semaine mondiale de l'allaitement maternel. Est-ce une coïncidence ou un complot de l'industrie?
EDIT: J'ai oublié d'insérer cet autre bon billet sur les coût du non-allaitement venant du site Naître et grandir.
10 commentaires:
Excellent billet. Merci.
La partie sur l'hôpital m'a fait monter une grosse boule d'émotion dans la gorge. L'ignorance est parfois à la limite de la méchanceté.
Quoi qu'on en dise il y a encore tellement de travail à faire.
MERCI pour la montee de lait. Elle arrive juste a point, j'ai recu mon premier echantillon de preparation lactee hier. :-/ Ma reponse est un peu longue, je suis en train de la concocter plus en details.
Même histoire à l'hôpital avec la perte de poids, le complément, la pression et les doutes sur ma fabrication de lait. Heureusement qu'à notre hôpital, il y a des infirmières hyper pro (une en particulier) qui a tout dédramatisé, qui m'a pluggée sur le tire-lait 20 fois par jour pendant trois jours, awèye par là la stimulation des seins! Si je n'avais pas été convaincue à 3000 % que je voulais allaiter, je crois bien que j'aurais vite opté pour le biberon. En passant, le fameux complément que Babou a reçu à l'hôpital l'a fait hurler de douleur après chacun de ses 3 ou quatre boires. Ça me encore plus convaincue de l'allaiter.
Merci pour le texte qui rejoint mon opinion à 100%! Je fais aussi partie de celles qui ce sont fait fortement suggérer de complémenter à l'hopital, une infirmière a même mis des biberons de préparation dans ma valise... honnêtement, la 1ere fois que quelqu'un m'a dit qu'il y avait une forte pression pro allaitement dans les hopitaux, je croyais que c'était une blague tellement mon expérience était à l'opposé...
Je ne lis même plus les textes comme celui du Devoir qui sont à la mode ces temps-ci: je pogne les nerfs et j'ai peur que ça me donne des contractions, mouhaha!
Aucun rapport avec le propos, mais tes 12 derniers textes viennent comme par magie d'apparaître dans mon bloglines!
@ Ysa: Mon bloglines les affiche aussi. Étrange, j'ai rien fait en se sens depuis des semaines!!! Tant mieux
Et vlan dans les dents!!! J'allais écrire Alleluia, mais je n'étais pas certaine que ça fittait dans le contexte! J'abonde en ton sens à 100%, vraiment!
Merci pour cette belle montée de lait qui fait du bien :O)))
Hop mama: De rien!
Mieux vaut tard que jamais, je viens de découvrir ton blogue très intéressant. BRAVO pour ce texte sur l'allaitement !!!!
Mieux vaut tard que jamais, je viens de découvrir ton blogue très intéressant. BRAVO pour ce texte sur l'allaitement !!!!
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